Aujourd’hui je suis loin d’être celle que j’étais à la fac, ou celle que j’étais plus jeune. J’ai changé. En bien ou en mal je ne saurais pas le dire. Je suis plus FRAGILE que je ne l’ai jamais été. Avant rien ne pouvait m’atteindre, mais maintenant c’est une toute autre histoire, il faut croire que se faire trahir deux fois par deux personnes qu’on aime vous rend plus faible. Quoiqu’il en soit je peux pas nier non plus qu’être une femme battue a tendance aussi à vous en mettre un coup au moral, mais je ne suis pas du genre à me plaindre, je crois pouvoir tout gérer moi-même alors je garde tout pour moi, je suis RENFERMEE. D’ailleurs ce n’est que par hasard que mon meilleur ami à découvert la vérité, moi je ne voulais pas le dire à qui que ce soit, pensant, à tord, que je pouvais régler ça moi-même. Oui car il n’y a pas plus TÊTUE que moi ! J’aime avoir raison même quand j’ai tord. Il parait que ça me rend agaçante, mais que voulez vous on ne se refait pas ! Mais peut être que tout garder pour moi n’est pas une excellente solution, peut être que si j’avais parlé plus tôt je ne serais actuellement pas au bord de la DEPRESSION. Par contre je n’ai pas que des défauts et, vu mon métier, je suis une personne très A L’ECOUTE. C’est même plutôt ironique qu’une personne qui refuse de se confier écoute les autres se confier. Que voulez vous la vie est plein de paradoxes ! J’ai aussi un bon sens de la répartie et malgré ce qui m’ait récemment arrivé je reste une fille AMUSANTE. Et puis l’avantage c’est que si on me demande d’expliquer un bleu je peux jouer la carte de la maladresse, il n’y a pas plus MALADROITE que moi ! Et bien sur que serait une femme si elle n’était pas JALOUSE !

Amanda…Cette fille je ne l’oublierais jamais, une partie de moi ne pourra jamais effacer son regard de supplication quand je la bizutais. Pourquoi m’étais-je rabattu à une chose pareille ? Ce n’était tellement pas moi ça ! Quoiqu’il en soit quand on m’a annoncé son suicide je n’ai pas arrêté de me dire que c’était ma faute, du moins en partie. Je ne m’étais pas douté une seule seconde qu’Amanda était à ce point mal dans sa peau et la bizuter ne fit qu’empirer les choses. Comment moi, qui voulais devenir psychiatre, je n’ai pas su voir ça ? Je me souviens encore de sa voix, parfois la nuit quand je n’arrive pas à dormir je pense à elle et sa voix résonne dans mes oreilles. « Pitié non arrêtez ! » sont les mots qu’elle n’arrêtait pas de répéter ! Et quand j’ai reçu la cassette, je n’étais pas du tout étonné ! Je la méritais ! Elle avait tellement de haine pour moi dans sa voix. A chaque fois qu’elle prononçait mon nom, elle avait ce ton meurtrier dans la voix. Cette cassette fit resurgir toute ma culpabilité et je me demande si les choses auraient été différentes si je ne l’avais pas bizuté.